Trois semaines après la fin de la Coupe du Monde et à une semaine de la reprise du de notre championnat de Ligue 1 préféré, il était temps de reparler un peu ballon rond. Si l'année 2010 restera forcément dans les mémoires comme l'année où les millionnaires bleus se sont mis en grève, il ne faut pas non plus oublier que du côté des consoles, elle marquera aussi l'arrivée de deux jeux dont on attend énormément. L'un d'entre eux n'est autre que PES 2011, dont les fans espèrent beaucoup, surtout depuis que la franchise de Konami a perdu de sa superbe ces dernières années, laissant du coup FIFA s'imposer dans les foyers. Cette année, Konami a annoncé la couleur : à l'instar du grand projet de Laurent Blanc avec l'Equipe de France, 2010 marquera l'année du renouveau pour PES. Nous avons d'ailleurs pu tâter la bête, et voici nos premières impressions.Mettre la main sur un nouveau PES, c'est s'exposer à un "double effet Kiss Cool". Chaque année la rengaine est la même : passées quelques parties peu ragoûtantes, placées sous le signe de la frustration et de l'échec, le titre finit par dévoiler ses charmes. Un peu comme un joueur brésilien qui débarquerait au PSG en plein hiver... Et dans le genre, cet opus 2011 est certainement l'épisode où cette dualité s'est fait la plus ressentir. Qu'on se le dise, les épisodes de PES n'ont jamais brillé par leur prise en main directe et leur accessibilité immédiate. Mais de mémoire de joueur, jamais des premières parties n'auront été aussi laborieuses que celles que nous avons connues avec ce titre. Autant être francs : PES 2011 propose un gameplay vraiment élitiste qui risque d'en laisser plus d'un sur le carreau. Mais comme tous gameplays exigeants, celui de ce Pro Evolution Soccer ne demande qu'à être dompté.
Qui ne saute pas joue à FIFA Pour vous donner une idée de ce qu'est PES 2011, imaginez l'un des épisodes précédents mais sans aucune assistance. Totalement livré à lui-même, le joueur devra faire preuve de la plus grande application pour doser passes, frappes, contrôles et dribbles, qui seront tous soumis au dictat d'une jauge qu'il faudra apprendre à maîtriser. Appuyer trop timidement sur X et le ballon n'arrivera pas à vos coéquipier. Appuyer trop fort sur le bouton et le ballon partira dans les tribunes. Si votre joueur n'est pas en bonne position par rapport à la balle, il sera quasiment impossible de réussir une frappe correctement. S'il reçoit le ballon sur son mauvais pied, le joueur pourra louper son contrôle. Bref, dans PES 2011, les maîtres-mots seront précision, rigueur, patience et donc abnégation, comme aiment le dire nos amis footballeurs. Et avant de maîtriser le jeu, il faudra en accepter les règles. Il faudra par exemple abandonner la croix directionnelle, bien trop rigide et imprécise, pour se ruer sur le stick analogique et sa conduite de balle à 360°. Les vieux de la vieille grincent déjà des dents mais comprendront qu'il s'agit-là d'un maigre prix à payer pour profiter pleinement d'un tout nouveau système de déplacement, basé intégralement sur le touché de balle. Contrairement aux épisodes précédents, où le ballon restait constamment collé au pied des joueurs, il faudra ici toujours gardé à l'esprit que faire un changement de course nécessite avant tout de pousser le ballon dans une nouvelle direction. Ainsi, les déplacements se montrent beaucoup plus réalistes puisqu'ils prendront en compte le fait que le joueur et la balle sont deux entités distinctes. Une chose pas facile à décrire sur papier, mais qui saute aux yeux à l'écran une fois le jeu en mains. Ca paraît peut-être surréaliste mais on a réellement le sentiment d'être aux commandes d'une simulation de football, au sens noble du terme.
Les fans de la saga le savent : une partie de PES commence avant tout par un petit tour du côté des menus. Changements, formations, tactiques, marquage, tant de choses à régler qui font qu'un match ne ressemblera jamais à un autre. Dans cette mouture, les choses restent les mêmes sauf qu'elles ont été simplifiées pour éviter de farfouiller dans des sous-menus pour trouver ce que l'on cherche. Ici, le drag & drop est à l'honneur, ce qui a pour conséquence première de rendre la gestion des compositions d'équipe particulièrement instinctive et personnalisable. Comme d'habitude, vous pourrez également choisir une mentalité de jeu (offensive, défensive, attaque à gauche, à droite, pressing haut...), ainsi qu'anticiper entièrement un match en terme de coaching. Par exemple, admettons que vous meniez assez rapidement au score. A partir de la 30ème minute, vous pourrez demander à vos joueurs de jouer le contre ; puis en deuxième mi-temps la conservation du ballon, ou bien alors le jeu long. Si l'adversaire revenait au score, vous pourriez opter pour un "tout pour l'attaque" et même faire monter vos défenseurs centraux. Bref, vous pourrez vraiment jouer les entraîneurs et configurer intégralement votre partie. Ce sera d'ailleurs un passage obligatoir, car de mauvais réglages seront synonyme de mauvais match... Car oui, dans PES 2011, on peut passer à côté de son match (comme dans la vraie vie), ne pas arriver à trouver ses joueurs sur le terrain et passer 90 minutes à courir après le ballon. Tout ça à cause d'une tactique inadptée à l'équipe, ou à l'adversaire. Le spectre de Domenech planera alors au-dessus du jeu... De plus, puisqu'on parle de customisation, il faut savoir que toutes les feintes et tous les dribbles sont entièrement personnalisables. Pas besoin de passer des heures à apprendre toutes les combinaisons de touches (réalisables avec L2, R2 et les deux sticks), puisqu'en quelques minutes, vous pourrez paramétrer votre manette avec les coups que vous souhaitez. Si vous voulez faire une roulette en faisant deux fois "haut" avec le stick droit : pas de souci !
Vas-y Francky, c'est bon Pro Evolution Soccer 2011Le gameplay, c'est important, mais le reste alors ?! Pour le moment, la version qui nous a été donnée de tester faisait côtoyer le bon et le moins bon. Le bon, c'est bien entendu l'animation des footballeurs, parfaite, ainsi que leur modélisation, qui frôle le photo-réalisme. Mieux encore, l'IA de quelques joueurs majeurs a été particulièrement façonnée pour faire en sorte que ces derniers agissent "comme pour de vrai". Puyol et Cannavaro n'hésiteront pas à jouer des épaules dans la surface. Messi parviendra sans mal à se faufiler entre 4 ou 5 joueurs, si vous lui laissez trop d'espace. Christiano Ronaldo de son côté, préférera souvent tirer de 30 mètres plutôt que de faire une passe. L'histoire ne dit pas si en mode Master League, Ribéry empêchera ses partenaires de s'entraîner, mais il n'empêche que ceux qui veulent reconnaître leurs joueurs préférés jusque dans leur façon de courir seront aux anges. Hélas, face à cela, on regrettera (à l'instar de tous les PES) que les stades semblent tous se trouver en ex-URSS, avec zéro tifo, aucun drapeau dans les tribunes et des supporters qui restent assis sans broncher pendant 90 minutes. L'environnement n'a jamais été l'un des points forts de la saga, mais aujourd'hui, après un Coupe du Monde de la FIFA : Afrique du Sud 2010 particulièrement peaufiné sur ce point, ça fait un peu tache. Ensuite, on regrette pour le moment que nos partenaires ne soient pas un peu plus mobiles sur le terrain. Par exemple, dans un bon vieux 4-2-2 à l'anglaise, il faudra faire des pieds et des mains pour que vos relayeurs et vos milieux latéraux viennent filer un coup de main devant. Le 4-3-3 à l'espagnole nous est alors apparue comme une option plus sympathique, où les propositions offensives sont plus nombreuses. De même, pour le moment, les défenses nous ont parues un brin fébriles sur les phases de coups de pied arrêtés. Si durant les phases au sol, elles seront relativement intraitables (mention spéciale aux gardiens de la forteresse), elles montreront quelques signes inquiétants dès lors qu'un ballon arrivera des airs. Dégagements approximatifs, problèmes pour sauter, placement hasardeux, gageons que ce défaut soit corrigé dans la version définitive du titre, à l'instar de quelques bugs dont on imagine qu'ils ne seront plus là en septembre. Cela dit, après moult parties, un constat s'impose : Konami a réellement su réinventer son soft pour s'éloigner un peu plus encore de son concurrent FIFA. Le résultat n'emballera certainement pas tout le monde, mais il aura le mérite de proposer quelque chose de relativement inédit. Bref, cette année encore, plus que les précédentes d'ailleurs, le match risque d'être serré entre les deux favoris. Ca va se finir au péno tout ça
Source : jeuxactu.com