CINEMA - Les Gérard récompensaient lundi soir le pire du cinéma...
Les cinquièmes Gérard du cinéma étaient remis lundi 10 mai au Théâtre des Mathurins, à Paris (et diffusés sur Paris première.) Le petit théâtre, où devaient être remis des parpaings dorés aux acteurs et actrices les plus méritants – du pire du cinéma – était bondé.
Joyeux Anniversaire
Cette cérémonie a désormais cinq ans : «le temps qu’une fourmi met pour aller de la porte de Vincennes à la porte de Saint-Ouen» ou «le temps qu’il reste à Jeanne Moreau», selon les animateurs, Fréderic Royer, Arnaud Demanche et Stéphane Rose, qui ne perdent rien de leur humour, ni de leur audace.
Délibérément à l’encontre de la culture élitiste et ennuyeuse, les Gérard attaquent sur les fronts politiques comme culturels. Bayrou, BHL ou la critique cinéphile et surtout le politiquement correct en prennent pour leur grade.
Vulgarité
L’avantage par rapport aux César c’est que les discours de remerciements ne prennent pas trop de temps (personne n’est venu chercher son parpaing): restent les sketchs. Le Gérard du meilleur sketch va à l’énonciation de différentes instances que l’on aimerait voir créées par le gouvernement : le Fion, (fonds pour l’immatriculation des œuvres numériques), les putes (Programmes unificateurs de tarifications européennes) ou les pédé (Pôle européen des documentaires environnementaux : d’où cette question fondamentale: y a-t-il trop de pédé en France ?)
Gérard du sketch le plus répugnant : celui qui a suivi les Gérard des acteurs qui ont des noms de maladies (bravo à Anna Mouglalis), où les animateurs se sont répandus en descriptions de maladies et où Michel Cymes a débarqué.
Et vous, vous votez pour qui?
Les lecteurs de 20minutes avaient eu le privilège de voter pour la catégorie «Gérard de l'acteur que c'est pas qu'on l'aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout». Parmi Clovis Cornillac, Omar et Fred, Kad Merad, François Berléand et Dany Boon, vous avez décerné le Gérard à Kad Merad.
On attend plus qu’une chose : que le monde du cinéma français ait autant d’humour que les Gérard, et qu’ils viennent chercher leurs parpaings.
Palmarès
-Gérard de l’acteur qui vient manger le pain des Français : Sergi Lopez
-Gérard du film avec des petits chiens ou des grosses chiennes: Coco avant Channel, de Anne Fontaine avec Audrey Tautou.
-Gérard de la grosse comédie qui tâche comme on en tournait du temps des Charlots avec Paul Préboist et Alice Sapritch, sauf qu’on est en 2010 : La Baltringue avec Vincent Lagaffe
- Gérard de Madame la grande actrice qui va s’encannailler dans une comédie de ploucs pour casser son image de vieille bourgeoise coincée du cul: Carole Bouquet dans Protéger et servir
-Gérard du film pas nul mais pas bien. Pas nul hein, mais pas bien. Mais pas nul pour autant. Mais pas bien non plus. Mais pas nul. Ceci dit, pas bien. Voyez ? Gainsbourg (vie héroïque) avec Eric Elmosnino.
- Gérard de l’acteur qui a un nom de maladie : Anna Mouglalis
-Gérard du film qui parle d’une meuf qui fait moyennement envie, et du coup le film, bah, c’est pareil: Mademoiselle Chambon, avec Sandrine Kiberlain
- Gérard de l’acteur que c’est pas qu’on l’aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout : Kad Merad.
- Gérard du titre gay : Ne te retourne pas, de Marina de Van
-Gérard d’un article vraisemblablement adapté d’un article de Marie-Claire : Une semaine sur deux, (et la moitié des vacances scolaires) avec Mathilde Seigner
-Gérard de l’acteur dont on espère qu’il n’aura jamais de premier rôle quand on voit comment il se débrouille avec les seconds : Manu Payet, dans RTT
-Gérard du réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé : Luc Besson avec Arthur et la vengeance de Maltazard
- Gérard du film que quand tu vas le voir, dans la salle t’as l’impression d’être dans un wagon du rer D, un samedi soir à Villiers le Bel. Banlieue 13 ultimatum de Patrick Alessandrin
-Gérard de l’actrice dont le mari s’est tellement couvert de ridicule que ses réseaux ne lui permettent plus le moindre rôle, pas même un tapin dans le film de Lagaf’ Arielle Dombasle dans rien.
-Gérard de l’actrice qui ne bénéficie pas définitivement pas des réseaux de son beau-frère: Valéria Bruni-Tedeschi dans Les Regrets
-Gérard du désespoir féminin : Virginie Efira dans Le Siffleur
-Gérard du désespoir masculin: Frank Dubosc dans Cinéman
-Gérard du plus mauvais film : Cinéman de Yann Moix
Charlotte Pudlowski
http://www.20minutes.fr/article/403639/Culture-Gerard-du-plus-mauvais-film-pour-Cineman-de-Yann-Moix.php