L’avenir de l’informatique semble tout tracé, et la voie passe par les nuages. Le cloud computing, qui repose sur d’immenses centres de données, promet des données accessibles partout et tout le temps. Seulement voilà : ces centres de données consomment beaucoup d’énergie. Greenpeace s’est penché sur la question et a relevé en particulier plusieurs mauvais élèves.Microsoft, Amazon et Apple possèdent tous trois de très grands centres de données, en particulier les deux premiers. Respectivement pères des solutions Windows Azure et EC2, ils hébergent des quantités vertigineuses de données en provenance des entreprises qui leurs confient leurs applications et services web. Ces machines s’appuient sur un très fort parallélisme des processeurs et des unités de stockage s’y ajoutent sans cesse. De fait, Greenpeace ne s’intéresse pas autant à la consommation précise qu’à la source de l’énergie.
Le grand ennemi de Greenpeace, ce sont les énergies fossiles. L’ONG a donc cherché à savoir dans quelle mesure les centres se fournissaient en énergies renouvelables. Le résultat est clairement moyen : à peine 13,5 % pour Amazon, 13,9 % pour Microsoft et 15,3 % pour Apple. Mais si ces trois sociétés sont sur le devant de la scène médiatique, d’autres font pire. C’est le cas d’Oracle avec seulement 7,1 % et de Salesforce qui ne dépasse pas les 4 %.
L’autre grande donnée du tableau de Greenpeace, c’est le pourcentage d’électricité en provenance des centrales à charbon. Très polluantes, elles sont très nombreuses aux États-Unis. Le record est détenu selon l’organisation par Apple dont plus de la moitié de l’énergie (55,1 %) provient du charbon. Amazon et Microsoft ont respectivement 33,9 et 39,3 %, tandis qu’Oracle est encore une fois pointé du doigt : 48,7 %.
Greenpeace met particulièrement en avant deux sociétés ayant des politiques bien ancrées sur la consommation d’énergie : Dell et Yahoo. Le constructeur utilise en effet à 56,3 % des énergies renouvelables, à peine dépassé d’une courte tête par Yahoo et ses 56,4 %. Avec respectivement 20,1 et 20,3 %, leur consommation d’énergie issue du charbon en fait les très bons élèves du comparatif. Mais Greenpeace met également en avant Google. Même si les scores de la société de Mountain View sont moins bons, elle dispose d’une véritable politique sur les énergies renouvelables qui devrait produire rapidement des résultats.
Pourtant, le rapport est critiqué par Apple. Cupertino indique que Greenpeace s’est trompé dans les estimations de consommation des centrées de données. Par exemple, le rapport indique que le centre de Maiden en Caroline du Nord utilise au total 100 mégawatts. Faux selon Apple : le centre n’en utilise que 20. Du coup, la construction en cours d’une centrale solaire de 20 mégawatts ainsi que d’une pile à biocombustible de 5 mégawatts a toute son importance : selon Cupertino, plus de 60 % de l’alimentation du centre proviendrait d’énergies renouvelables.
Selon le site Datacenter Knowledge, Greenpeace n’aurait en fait pas pris en compte dans le budget du centre de données de Caroline du Nord la construction des deux centrales à énergies propres. En outre, le calcul de Greenpeace se basait sur une moyenne de consommation de 1 mégawatt par tranche de 15 millions d’investissement. Sur un budget total de 1 milliard de dollars, cela donnait 66 mégawatts arrondis à 100 en se basant sur une efficacité moyenne de 50 % dans la production d’énergie. Mais l’organisation reconnaît que si Apple ne compte effectivement pas dépasser les 20 mégawatts de consommation, cela changera considérablement la donne.
Source : pcinpact.com