La comédienne Annie Girardot, qui vient de mourir à l'âge de 79 ans, a mené sa carrière comme sa vie, instinctivement et généreusement, alternant réussites et échecs, mais conservant toujours son statut de grande actrice populaire. Ses dernières années avaient été ravagées par la maladie d'Alzheimer, comme le montrait Ainsi va la vie, un documentaire de Nicolas Baulieu qui l'avait filmée, malade, pendant huit mois. "Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot", concluait-il.
Née le 25 octobre 1931 à Paris, Annie Girardot affirme très tôt sa vocation. Infirmière de formation, elle suit les cours du conservatoire de Paris et emporte le premier prix de comédie. En 1954, elle intègre la Comédie-Française qu'elle quittera trois ans plus tard. Elle révèle son talent dramatique dans La machine à écrire de Jean Cocteau, qui voit en elle le "plus beau tempérament dramatique d'après-guerre".
Boudée par la nouvelle vague
Celle qui tournera dans plus d'une centaine de films, débute au cinéma dans Treize à table d'André Hunebelle en 1955. Elle devra attendre 1960 et Visconti pour obtenir un rôle à sa mesure dans Rocco et ses frères, avec Alain Delon et l'acteur italien Renato Salvatori, son futur mari et père de sa fille Giulia, avec lequel elle entretiendra une relation compliquée et violente jusqu'à leur divorce. S'enclenche alors une carrière où se succèderont grands rôles et films médiocres. Après son succès dans Rocco, l'Italie l'adopte et lui offre de belles compositions comme dans Le mari de la femme à barbe (1963) et Dillinger est mort (1969), de Marco Ferreri.
En France, boudée par la nouvelle vague, Annie Girardot joue avec les "anciens" comme Marcel Carné dans Trois chambres à Manhattan (1965, mais c'est Claude Lelouch avec Vivre pour vivre qui la relance en 1967. Les années 70 lui offrent des rôles variés, de Mourir d'aimer d'André Cayatte (1971) - un succès considérable- à La zizanie avec Louis de Funès (1979). Avec sa gouaille et son physique de femme de son époque, elle incarne des flics, des avocates, des profs.
La comédienne mène sa carrière comme sa vie. "Il faut faire des folies pour ne rien regretter le jour où...", disait-elle. Une fuite en avant pour cette petite femme, grande fumeuse de Gauloises à la voix rauque, qui pourtant affirmait avoir "peur de tout". Cette énergie la pousse vers des aventures hasardeuses, et en 1982, l'échec de sa revue au Casino de Paris la plonge dans un grand désarroi financier et moral, accentué par le décès d'une mère adorée et les problèmes de drogue de sa fille.
Meilleur second rôle dans Les misérables
Dans les années 80, elle apparaît peu au cinéma excepté dans Liste noire d'Alain Bonnot, Partir revenir de Claude Lelouch. Au théâtre, elle joue dans L'avare (1986) ou Descente aux plaisirs de Jean-Pierre Coffe, pièce interrompue avec fracas et insultes par presse interposée entre l'actrice et le chantre de la bonne chère. Souvent récompensée par la profession, elle avait obtenu le césar 1977 de la meilleure actrice pour son rôle dans Docteur Françoise Gailland, de Jean-Louis Bertucelli, autre très gros succès populaire de l'actrice.
À la cérémonie des Césars 1996, où elle était récompensée pour son second rôle dans Les misérables de Claude Lelouch, Annie Girardot avait évoqué, en larmes, sa traversée du désert : "Le cinéma m'a manqué. Follement, éperdument, douloureusement." L'année suivante, elle avait présidé la même cérémonie. En 2002, elle recevait un nouveau césar, celui du meilleur second rôle féminin, pour son interprétation dans La pianiste de l'Autrichien Michael Haneke, où elle incarnait la mère sadique d'Isabelle Huppert. La même année, le molière de la meilleure comédienne lui était décerné pour Madame Marguerite. À la télévision, elle a joué dans de grandes sagas, comme Le vent des moissons qui lui a valu le 7 d'or de la meilleure actrice en 1989. Dans Partir, Revenir, son autobiographie parue en 2003 (Le Cherche Midi), elle disait avoir été "l'anti-vamp (qui) rassure" les spectateurs, mais avoir profité de la vie "jusqu'à la lie". "Je suis votre cousine, votre tantine, votre maman, votre fiancée", disait-elle à son public.
Aujourd'hui (et depuis hier...) je suis triste comme la pierre...
En effet, une grande dame du cinéma français vient de nous quitter pour rejoindre des cieux plus calmes où la mémoire lui sera revenue et où elle pourra rejouer tous ses rôles sans se poser de questions...
Je suis triste car j'ai eu la chance de la rencontrer il y a quelques années lors d'un festival où je travaillais comme chauffeur pour les VIP... Un matin mon chef de groupe vient me voir et me dit : "tu pars sur Paris chercher Annie GIRARDOT ce matin".... Grande joie pour moi, je l'adore.
Donc je prends la route et j'arrive chez elle, et là grande surprise, je vois une dame qui me salue (c'est assez rare, dans mon boulot...) me demande si je veux un café avant de repartir et plein de petites attentions que je ne connaissait chez aucun de mes "clients"...
Pendant toute la route, elle m'a parlé de sa vie et de son métier.... et surtout elle voulait tout savoir de moi et de ma vie...
J'ai passé la journée avec elle, et je vous avoue que tous les agents qui travaillaient sur ce festival se serait battus pour s'occuper d'elle... et je peux vous dire que personne n'aurait pu l'approcher pendant cette journée tant nous faisions attention à tout pour elle... C'était le tout début de sa maladie et personne ne le savais encore... A cette époque, elle jouait un spectacle seule en scène pendant une heure et demi sans texte et sans souffleur (mais malheureusement en dehors de la scène elle ne se souvenait pas de son texte)...
Enfin voilà, ce jour là je l'ai ramené chez elle et le retour était aussi agréable que l'aller... (que du bonheur quoi...)
Voilà pourquoi je suis triste et j'ai vraiment envie de pleurer comme un gosse parce qu'elle va nous manquer.... elle va me manquer... Mais moi au moins je me souviendrais longtemps de ce moment d'humanité et de simplicité d'une grande dame...
Adieu Annie, je t'aimais Dis bonjour à tout le monde là haut....
Chbreton
[b]Tant que la couleur de la peau d'un homme comptera plus que celle de ses yeux....... il y aura la guerre..... (B Marley)b]
je n'ai pas eu comme toi la joie et le privilège de la connaitre ou de la cotoyer...mais un peu comme tous...j'aimais beaucoup cette personne pleine de gouaille et de vérité...
j'ai beaucoup aimé ses rôles de femme meurtrie et mal apréciée par ses pairs....(je fais référence aux césars)
elle aussi va nous manquer...je suis triste...sincèrement...
le reportage la montrant malade m'a beaucoup ému...et je ne pense pas le revoir ce soir à la télé...sur TF1...
je préfère la revoir dans certains de ses films... pour garder une image positive...
adieu Annie et j'espère qu'il existe un après...un endroit où tous les gens que l'on a aimé (connus ou inconnus....de nos familles respectives) nous attendent...
et là...si cet endroit existe...de tout coeur je te dis....à un de ces jours...
ADIEU L'ARTISTE...TU NOUS MANQUES DEJA....
La théorie...c'est quand on sait tout et que rien ne marche... La pratique...c'est quand tout fonctionne et on ne sait pas pourquoi... Quelquefois...on réussit à conjuguer théorie et pratique... quand rien ne marche et que l'on ne sait pas pourquoi...
Un profond respect pour cette grande dame du cinéma, avec elle une époque du cinema s'envole, mais tu as eu le courage d'une artiste jusqu'à la fin, encore une grande perte pour le cinéma francais.