L'acteur américain Tony Curtis, décédé jeudi à l'âge de 85 ans, avait tourné dans une centaine de films et longtemps incarné les rôles de charmeurs facétieux. Inoubliable travesti dans Certains l'aiment chaud, il fut l'incarnation du rêve hollywoodien, laissant derrière lui une enfance misérable pour construire l'une des plus belles carrières du cinéma américain. Hollywood lui a presque tout donné : des armées de midinettes se pâmant devant son physique de beau brun aux yeux bleus, des rôles à la mesure de son talent, des épouses de la trempe de l'actrice Janet Leigh et... un passage à vide aux parfums de drogue et d'alcool.
Né en 1925 à New York, fils aîné d'un tailleur juif hongrois immigré, Tony, de son vrai nom Bernard Schwartz, avait acquis très jeune la volonté farouche de "s'en sortir", et de devenir un acteur célèbre. Sa mère, schizophrène, le battait, dira-t-il, mais ses parents l'emmenaient au cinéma, "un miracle". Ses héros sont alors Errol Flynn, Cary Grant, John Wayne, Tyrone Power. "Ma vie a été une lutte permanente que seul le succès a adoucie", disait-il, évoquant notamment son enfance difficile et l'antisémitisme.
Il s'engage dans l'US Navy pendant la Deuxième Guerre mondiale, où il fait ses débuts de comédien amateur, puis fait quelques apparitions à Broadway. En 1948, il obtient un rôle dans un film noir de Robert Siodmak (Criss Cross, Pour toi j'ai tué). Remarqué par un producteur, il signe en 1950 un contrat de sept ans avec les studios Universal. Après de très nombreuses comédies, registre où il excelle, l'acteur réussit à obtenir quelques rôles plus consistants. Puis Tony Curtis cabotine, à la fin des années 1960, aux côtés de Roger Moore dans la série télévisée à grand succès Amicalement vôtre (voir le générique ci-dessous), diffusée en France en 1972. C'est dans L'Étrangleur de Boston de Richard Fleischer, en 1968, qu'il estime avoir donné le meilleur de lui-même.
Paix à son âme, j'ai vraiment aimée "amicalement vôtre" une série que je suivais quand j'été plus jeune...