INTERNET - L'apprentissage passera-t-il par les voies traditionnelles, comme le par cœur, alors qu'Internet permet d'accéder à la connaissance en temps réel ? ...Internet nous rend-il bêtes? Et incapables de lire un pavé dans son intégralité? Il y a deux ans, avec son livre Est-ce que Google nous rend plus bêtes, le journaliste Nicholas Carr avait déjà lancé le débat: Internet et Google nous auraient habitués à lire en diagonale sur les écrans. Au point que nous perdrions notre capacité de concentration.
La publication récente aux Etats-Unis de son nouveau livre The shallows
relance la polémique.
En France, la question ne se pose pas seulement au sujet
de la génération «digital natives», mais aussi dans l’éducation des enfants. Auront-ils encore besoin d’apprendre, alors qu’Internet permet d’accéder au savoir en temps réel? Dans Faut-il encore apprendre? (ed. Dunod), Sandra Enlart et Olivier Charbonnier s’attellent à la question.
Apprentissage intuitifQue signifiera «apprendre» dans la société cognitive de demain? Quel impact a déjà Internet sur notre façon d’apprendre? Jusqu’à il y a peu, «on pouvait encore considérer que l’information à disposition ne rendrait jamais personne intelligent», soulignent les auteurs dans l’ouvrage. Des foyers de plus en plus connectés à Internet, les liens hypertextes et les autres outils numériques changent les structures d’apprentissage.
A 12 ans, un enfant «sait utiliser Google et Wikipédia, se débrouiller avec l’anglais du web, télécharger les jeux, la musique et les films qu’il aime, chercher les solutions quand il bloque sur un jeu, se construire son blog, et s’inscrire dans des réseaux», affirment les auteurs.
Sans compter l’usage presque intuitif que font les enfants de 2 ans d’un iPhone ou d’un iPad, comme le montre
cette vidéo.
Moins apprendre par coeurPour les auteurs, c’est sûr, on va moins apprendre, moins mémoriser. «A quoi bon encombrer sa mémoire quand tout est accessible par Internet?», soulignent-ils. A les croire, l’ère où l’on apprenait par cœur est révolue. Du coup, cette nouvelle génération qui n’apprend plus par cœur (pour éviter la «surcharge» de la mémoire) risque précisément de perdre la mémoire.
Enfin, les prochaines générations s’habitueront à acquérir un savoir fragmenté, dans une recomposition permanente. Avec de nouveaux outils comme les liens hypertextes, «l’enjeu n’est plus d’apprendre mais de trouver des morceaux de connaissance». A l’avenir, l’enjeu sera surtout d’articuler ces connaissances. A condition d’avoir acquis des connaissances de base unifiées.
Source : 20minutes.fr