PEER-TO-PEER - Beaucoup de questions sur l'avenir du site et du service...Mini tsunami sur l'océan déjà agité du peer-to-peer. Les vikings de The Pirate Bay ont accepté de vendre le site à la société suédoise Global Gaming Factory pour 5,6 millions d'euros (50% en cash, le reste en actions, selon le communiqué). La vente aura lieu en août, une fois que GGF aura rassemblé les fonds et le board validé un point crucial: «le fait que l'acquisition puisse être exploitée d'une façon légale et appropriée». Les autres sites et projets, comme The Video Bay, dont vous nous parlions lundi, de son pas concernés.
A partir d'ici, tout se complique. D'un côté, GGF affirme vouloir «introduire des modèles qui assurent que les fournisseurs de contenu et les détenteurs des droits d'auteurs soient payés pour le contenu téléchargé via le site». Publicité, service payant? Mystère pour l'instant. De l'autre, The Pirate Bay (TPB) lâche ceci: «Beaucoup de gens sont inquiets. Nous ne le sommes pas, et vous ne devriez pas l'être. Le site a une garantie: si les nouveaux propriétaires font n'importe quoi, plus personne ne le visitera». L'exemple de la mue ratée de Napster est encore dans toute la mémoire.
L'argent de la vente réinvestiS'il est possible de télécharger des contenus légaux via The Pirate Bay (comme des distributions Linux), l'immense majorité des 20 millions de visiteurs mensuel s'y rend plutôt pour récupérer le dernier épisode de Lost, le nouvel album d'Eminem ou Photoshop, sans passer par la caisse. Hollywood et l'industrie musicale se sont donc fâchés tout rouge. En avril dernier, lors d'un procès médiatique, quatre administrateurs de TPB ont été condamnés à un an de prison ferme et à verser une amende collective de 2,7 millions d'euros. Décision dont ils ont fait appel, poursuivant également la Suède devant la Cour européenne.
2,7 millions d'euros, c'est 30 millions de couronnes suédoises: soit le montant exact du liquide que va verser Global Gaming Factory si le deal aboutit. «Une coïncidence», selon Pirate Bay. Qui précise: «L'argent de la vente sera injecté dans une fondation pour financer des projets autour de la liberté d'expression et de l'ouverture du net et continuer l'activisme politique».
Malgré ces assurances, Peter Sunde Kolmisoppi, l'un des administrateurs de TBP, a passé la majeure partie de la journée à défendre la décision sur Twitter. «Les utilisateurs n'ont pas à s'inquiéter, nous avons peu de données sur eux et tout sera effacé», précise-t-il notamment.
Reste une question. Si le site est la vitrine de TPB, le cœur est son tracker bittorrent, le serveur/aiguilleur qui coordonne les échanges entre les utilisateurs lorsqu'ils téléchargent un fichier. TorrentFreak rapporte que TPB prévoit de le fermer et de le décentraliser, encourageant les internautes à ouvrir d'autres trackers.
Tracker transféréFace à la vague médiatique, Tequila, un administrateur du forum SuprBay, a posté un billet «une explication plus relaxée». Selon lui, «The Pirate Bay ne deviendra pas un site pay to download (payer pour télécharger)». Et le tracker sera transféré «vers un nouveau, plus robuste». Cela pourrait être via Peerialism, une autre société acquise par Global Gaming Factory, qui travaille sur «une nouvelle technologie de distribution par peer-to-peer».
C'est d'ailleurs l'argument principal donné par Peter Sunde dans une interview au site suédois What'sNext (audio en anglais ici, 10 Mo). En substance, il explique qu'après six ans et plusieurs années à stagner, vendre était la seule solution pour que le site innove, et que Global Gaming Factory est «le meilleur partenaire pour ça, partageant une philosophie commune» avec TPB. Affaire à suivre.
Est-ce la fin de Pirate Bay selon vous, ou un nouveau début?Source : 20minutes.fr
Cinéma: Lieu dangereux en raison des risques de projections de navets.