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CORRUPTION DE MINEURE
Le patron de Skyrock a été condamné à un an ferme
NOUVELOBS.COM | 07.05.2009 | 18:57
Pierre Belanger, P-DG de la station de radio, a été reconnu coupable d'avoir corrompu une mineure avec laquelle il avait eu une relation et a été condamné à quatre ans d'emprisonnement dont trois avec sursis.


Pierre Bellanger, le PDG de Skyrock, en 2007(Sipa)
Le PDG de Skyrock, Pierre Bellanger, a été reconnu coupable, lundi 3 novembre, d'avoir corrompu une mineure, avec laquelle il avait eu une relation en 1999-2000. Il a été condamné à 4 ans d'emprisonnement dont 3 ans avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Ses avocats ont immédiatement annoncé à l'AFP leur intention de faire appel, jugeant la condamnation "ahurissante".
Une peine d'un an avec sursis avait été requise le 6 octobre lors du procès devant la 15e chambre correctionnelle.

Initiation à l'homosexualité et au sado-masochisme

L'accusation reprochait à l'homme de radio d'avoir "favorisé la corruption" d'une adolescente de 17 ans avec laquelle il avait une relation, "en l'initiant à diverses formes de sexualité, notamment de groupe, homosexuelle ou sado-masochiste".
A l'audience, le procureur avait estimé que Pierre Bellanger avait bien "dévoyé" la jeune fille, qui "en huit mois a appris ce que d'autres mettent 30 ans à découvrir". Il avait stigmatisé "une recherche de la minorité, et encore plus de la virginité".

"Fascinée et subjuguée"

Les faits remontent à la fin 1999. Emmanuelle, 19 ans, vivait une "polygamie choisie" avec Pierre Bellanger et deux autres femmes dans un appartement parisien.
Ce petit groupe s'était baptisé "Halcyon". Emmanuelle avait alors présenté à son amant sa sœur de 17 ans, Laetitia, et lui "offre sa virginité".
"Fascinée" et "subjuguée" par le quadragénaire, mise en confiance par les autres femmes, Laetitia avait fini par accepter ces relations sexuelles. "J'étais paralysée. Je me suis laissée faire", avait-elle témoigné au procès.

Veillées, jeûnes et relations sexuelles

Elle devient alors membre du groupe d'"Halcyon" et restera huit mois dans l'appartement, avant d'en être exclue parce qu'elle avait rencontré un autre homme.
Elle portera plainte trois ans plus tard après avoir pris conscience d'avoir été "manipulée" et "humiliée".
Face au juge d'instruction, la jeune femme raconte le mode de vie qui régnait à "Halcyon" : veillées spirituelles, jeûnes, relations sexuelles parfois multiples. Les "concubines" sont aussi obligées d'écrire un journal intime très codifié mettant en scène "l'Ame", "l'Ego" et "la Bête" et contrôlé régulièrement par le "maître". Elles sont aussi sanctionnées si elles ne respectent pas les rites : une douche glacée, une exposition nue sur le balcon ou encore des excuses à genoux, toujours dans la nudité.

"Une recherche de la minorité, et encore plus de la virginité"

L'accusé a contesté les faits et nié lundi être un gourou. Il a assuré avoir vécu avec Laetitia une histoire d'amour "partagée".
Le procureur, François Sottet, avait reconnu qu'"il manquait des éléments essentiels pour faire d'Halcyon une mini-secte", notamment le fait que d'autres concubines aient pu partir librement quand elles en avaient assez. Mais il avait toutefois estimé que Pierre Bellanger avait bien "dévoyé" la jeune fille, qui "en huit mois a appris ce que d'autres mettent 30 ans à découvrir".
Stigmatisant "une recherche de la minorité, et encore plus de la virginité", il avait requis un an avec sursis.
(Avec AFP)