de sodu26 » 17 Avr 2009 16:35
Ils sont les idoles des pirates de toute la planète et le cauchemar de Hollywood. Le jugement de quatre responsables de The Pirate Bay devrait faire date dans le bras de fer qui l'industrie du disque, du cinéma et du jeu vidéo aux sites de téléchargement. Il a été prononcé, ni par la justice française, alors que les politiques se divisent sur l'avenir du projet de loi Hadopi, ni par la justice américaine, où le débat est déjà lancé depuis longtemps, mais par un tribunal de Stockholm.
Fredrik Neij, 30 ans, Gottfrid Svartholm, 24 ans et Peter Sunde, 30 ans, qui ont fondé The Pirate Bay, ainsi que Carl Lundström, 48 ans, accusé d'avoir investi des fonds dans le site, ont été condamnés vendredi à un an de prison ferme pour complicité de violation des droits d'auteurs. Fondé en 2003 en Suède, leur site, qui compte plus de 22 millions d'utilisateurs dans le monde, permet de télécharger gratuitement des films, de la musique ou des jeux vidéo et est à ce titre la cible de la justice suédoise et de l'industrie culturelle.
Quelques minutes après le verdict, les responsables du site persistent et signent. "Comme dans tous les bons films, les héros perdent au début mais finissent par triompher. C'est la seule chose que nous ait jamais appris Hollywood", ecrivent-ils sur The pirate Bay. Peter Sunde a aussi tenu une conférence de presse en direct et en vidéo sur leur site mais l'afflux de milliers d'internautes ne permettait pas de voir le flux correctement en direct vendredi après-midi. La conférence de presse est maintenant disponible en intégralité sur The Pirate Bay, à condition d'être patient et de parler anglais...
2,7 millions d'euros de dommages et intérêts à verser
Le procès proprement dit avait eu lieu en février-mars et avait duré trois semaines ; et le jugement rendu ce vendredi est conforme aux réquisitions qui avaient alors été prononcées par le procureur. La défense, pour sa part, avait plaidé que les quatre hommes n'avaient rien fait d'illégal, dans la mesure où le site n'était qu'une plateforme vide qui pouvait aussi être utilisée pour des téléchargements légaux. Outre la peine de prison ferme, le tribunal a également condamné les quatre hommes à verser 30 millions de couronnes (soit 2,7 millions d'euros) de dommages et intérêts à l'industrie du disque, du cinéma et du jeu vidéo, qui réclamait 117 millions de couronnes au titre du manque à gagner entraîné par les téléchargements.
Du côté de l'industrie du disque, on se félicite. "C'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui, en Suède et dans le monde, vivent d'une activité créatrice et qui doivent savoir que leurs droits sont protégés par la loi", a estimé John Kennedy, président de la Fédération internationale de l'industrie phonographique. "Le procès des opérateurs de The Pirate Bay portait sur la défense des droits des créateurs, la confirmation de l'illégalité de ce genre de services et la création d'un environnement honnête pour des services musicaux légaux qui respectent les droits de la communauté des créateurs. Le jugement est le bon sur l'ensemble de ces trois points. Le tribunal a également rendu une condamnation très dissuasive qui reflète la gravité des crimes commis".
Les responsables de The Pirate Bay avaient apparemment déjà pris connaissance de leur condamnation grâce à "des informations qui ont fuité de la cour, de source fiable", et avaient appelé dès vendredi matin, sur Twitter, les internautes à "garder leur calme". Selon l'agence suédoise TT, les quatre hommes devraient faire appel de cette condamnation. "Restez tranquilles, rien ne va changer pour The Pirate Bay, tant pour nous personnellement que pour le téléchargement. Ceci n'est juste qu'une comédie pour les médias", a encore réagi Peter Sunde, sur le site de socialisation Twitter, cité par l'agence TT.