Le nouveau gadget de la Sécurité Routière, le triangle et le gilet que tout conducteur se doit de poser sur sa banquette arrière, a déjà provoqué la mort d’un malheureux automobiliste.
Cet homme qui, la semaine dernière a été transporté aux urgences de l’Hôpital Bichat, à Paris, n’a pas eu la vie sauve. Il est mort pour rien. Plutôt pour avoir obéi à la nouvelle loi qui, contre 90 euros d’amende, vous oblige, si votre auto est en panne, à aller planter un triangle de signalisation en amont du point où votre carrosse a cessé de rouler. Sur le papier c’est parfait et ça plait à Karl Lagerfeld dont on ignore s’il a son permis de conduire…
Qu’est-il arrivé au sacrifié de Bichat ? Pour éviter le PV, en ces temps de crise, cet automobiliste s’est transformé en « torrero ». Un art jadis pratiqué par Belmondo dans « Un Singe en Hiver », mais qui n’est pas à la portée de tous. Pas à celle du malheureux tête de liste des nouvelles victimes du triangle. En remontant le flux du trafic pour placer sa pancarte idoine, ce prudent a été chopé par une voiture.
Et se pose la question de ces morts, morts pour éviter la mort ? Combien seront-ils demain ? Sur Internet, de mauvais coucheurs, au moment de la promulgation du décret, avaient soulevé le problème. Celui du danger de cheminer à contre courant pour y établir un machin en plastique rouge qui va s’envoler au premier coup de vent.
Les experts, qui en toutes choses sont des gens que nous aimons, vont venir nous démontrer notre sottise, nous expliquer que le triangle posé en banderille fera moins de morts que de ne pas le planter. Peut-être. Mais avec le triangle, et le gilet, il faudrait alors prévoir un CD Rom avec gravée une leçon de « torros » données par El Cordobès. Ca serait de la vraie sécurité
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