Streaming, IPTV, les pratiques de piratage font perdre plus d’un milliard d’euros aux acteurs de l’audiovisuel. La Hadopi vient de publier un rapport sur l’évolution de ces pratiques. Plus de 12 millions de Français s’y adonnent en France.Streaming et IPTV en FranceLa Hadopi essuie régulièrement des critiques pour son inefficacité. L’autorité s’avoue désarmée face à la montée en puissance de nouvelles méthodes de piratage. Créée à l’origine pour lutter contre le téléchargement illégal en peer-to-peer (P2P), elle constate une baisse de la pratique. Ce n’est pas pour autant un motif de satisfaction, les internautes s’adonnant davantage au streaming et à l’IPTV ces dernières années.
Le bilan de la Hadopi est donc loin d’être reluisant malgré les moyens financiers engloutis par l’État. Près de 12 millions d’internautes ont consommé illégalement du contenu audiovisuel et sportif en 2019, note l’autorité dans une étude publiée mercredi 2 décembre 2020. L’impact financier pour les acteurs de l’audiovisuel et de la culture s’élève à 1,03 milliard d’euros en termes de manque à gagner. Cela représente 9% du marché global qui pèse 11,6 milliards d’euros.
Hadopi : la réforme de l’audiovisuelle est capitale pour lutter contre le streaming et l’IPTVLa réforme de l’audiovisuel prévoyait la création d’une nouvelle agence gouvernementale : l’Arcom. Elle naîtra d’une fusion de l’Hadopi et du CSA. Des moyens beaucoup plus importants lui seront consacrés pour faire face aux nouveaux défis de la lutte. La crise sanitaire a bouleversé le calendrier parlementaire et conduit à l’abandon de la première mouture du texte.
Dans son rapport, la Hadopi appelle ardemment à la reprise de l’examen des dispositions initialement prévues. En attendant, le streaming et l’IPTV ont le vent en poupe. Mais l’Europe se mobilise pour lutter contre le phénomène. Tout récemment, Eurojust a démantelé un vaste réseau IPTV européen et fermé plus de 5000 serveurs. Des responsables du réseau ont par ailleurs été arrêtés, avec la saisie d’une importante somme d’argent.
260 millions d’euros de pertes pour la télévision payanteEn France, le piratage sportif a poussé certains acteurs de l’audiovisuel à prendre le taureau par les cornes. Canal+ est l’une des entreprises qui se montrent particulièrement virulentes face aux pirates. Selon le rapport de l’Hadopi, la télévision payante a perdu 260 millions d’euros en 2019. Le chiffre sera certainement plus élevé en 2020.
Cette année, la chaîne Téléfoot a pris officiellement les rênes de la Ligue 1 et de la Ligue 2 à la TV. Canal+ et beIN Sports ont pris un gros coup, même si le premier conserve les droits pour deux matchs de Ligue 1 par semaine. Cette nouvelle donne fragmente un peu plus le marché, au grand dam des abonnés qui sont de plus en plus nombreux à s’adonner au piratage.
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