Mise à jour du 25 février 2008
Un avant-projet de loi de 14 pages sur les mesures antipiratage issues du rapport Olivennes est actuellement disponible ici sur le site Numerama (ex-Ratiatum). On y trouve confirmation des premières mesures évoquées par Les Echos au début du mois. Quelques zones d'ombre se dissipent néanmoins. Comme celle concernant le paiement de l'abonnement suspendu. En l'état actuel du texte, l'abonné privé temporairement de connexion à Internet continuera de payer. Et si son abonnement est résilié, l'internaute paiera les frais.
On trouve également le détail de la composition de la Haute Autorité « pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet » : un conseiller d'Etat, un conseiller de la cour de Cassation, un conseiller maître de la cour des Comptes, un membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, un membre désigné par l'Académie des technologies, un membre de l'Arcep et un membre de la Cnil. Le mandat est de six ans, non renouvelable.
Le texte est évidemment susceptible de subir de nombreuses modifications avant d'être présenté comme projet de loi en conseil des ministres. Le texte doit être en principe adopté avant l'été.
Mais que se passera-t-il, par exemple, pour les internautes qui téléchargent des oeuvres qui ne sont plus disponibles ni en catalogue ni dans le commerce ? Seront-ils concernés par ce dispositif ?
Non. Car dans le dispositif tel que l'accord l'a prévu, ce sont les ayants droit qui recueillent les éléments de l'infraction. Par conséquent, je pense que quand les sociétés d'auteurs verront qu'il s'agit de téléchargement de titres inconnus, elles n'iront pas porter l'affaire devant la commission [la future Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet, NDLR]. Personnellement, je pense que l'on doit avoir le droit de s'échanger des titres qui ne sont pas disponibles sur le marché. Après tout, si j'ai dans ma discothèque un titre de Zappa qui n'est plus réédité et que l'on ne trouve nulle part, ni en numérique ni en physique, je trouve légitime de pouvoir l'offrir à ceux qui veulent l'écouter. Mais c'est mon point de vue à moi. .............
Il y a semble-t-il à nouveau urgence à passer un texte contre le téléchargement illégal qui n'aura sans doute pas plus d'effet sur le téléchargement que la loi DADVSI, qui avait été elle-aussi adoptée en procédure d'urgence en 2006. Selon PC Inpact, qui cite des sources internes et concordantes, "la loi dite Olivennes devrait être présentée dès le début du mois d’avril au Sénat, soit après les élections municipales". La procédure permet au gouvernement de faire adopter le texte sans la traditionnelle navette entre les deux chambres de l'assemblée. Après sa lecture au Sénat, le texte pourrait donc être voté dès sa lecture à l'Assemblée Nationale d'ici l'été, conformément au calendrier fixé par Christine Albanel et le Président Nicolas Sarkozy.
Exclusif : selon nos sources internes et concordantes, la loi dite Olivennes devrait être présentée dès le début du mois d’avril au Sénat, soit après les élections municipales.
Le texte est prévu pour être voté d’ici l'été conformément au calendrier établi après la signature des accords Olivennes, chapeautés par Christine Albanel et commandés par Nicolas Sarkozy.
Un texte sensible
La Loi Olivennes va profondément remanier la procédure de sanctions en matière de téléchargements dits illicites : riposte graduée contre le détenteur de la ligne Internet avec suspension et résiliation automatique des abonnements, mise en place d’agents publics pouvant accéder aux données de connexion sans contrôle de l'autorité judiciaire, possibilité d’interdire à l’abonné de saisir l’autorité chargée de le sanctionner en cas de « demandes d'audition abusives », etc. Autant le dire : le texte promet des échanges parlementaires riches et tendus pour la garantie des droits et libertés.
L'urgence programmée
Mais afin de raccourcir le temps des discussions, nous avons appris que le gouvernement aurait d’ores et déjà prévu de déclarer l’urgence sur le vote du texte. L’intérêt ? Après une seule lecture devant le Sénat et l’Assemblée nationale, la Commission mixte paritaire tranchera les éventuelles divergences pour présenter un texte définitif. Un schéma qui avait déjà été emprunté par la loi DADVSI, et qui n’avait pas empêché le Conseil constitutionnel de censurer le dispositif des micro-amendes pénales, alors pierre angulaire du texte cocooné par Renaud Donnedieu de Vabre.
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