Qtrax, qui devait initialement voir le jour fin 2006, est présenté comme un ambitieux service permettant à tout un chacun de télécharger gratuitement et légalement de la musique au moyen d'un réseau de type peer-to-peer. Après de longs mois d'attente, Qtrax est aujourd'hui prêt à prendre son envol, du moins sous la forme d'une version bêta. Le catalogue de ce service qui se veut parfaitement légal afficherait 25 millions de titres, soit quatre fois plus que chez Apple et son iTunes Store, en vertu d'accords passés avec les principales maisons de disque du marché. A première vue, Qtrax réunit tous les arguments nécessaires pour ringardiser le téléchargement illégal.
En pratique, le tableau risque de se révéler nettement moins idyllique, à commencer par le catalogue. Les quatre grandes majors du disque que sont Universal, Warner, EMI et Sony BMG ont en effet démenti avoir passé un accord avec Qtrax. Faute de contrat, ce dernier risque donc d'éprouver quelques difficultés à se constituer un catalogue de 25 millions de titres.
Contrairement aux services de diffusion de musique en ligne tels que Deezer ou le récent Musiline lancé par Orange et Lagardère, Qtrax ambitionne de permettre le téléchargement définitif, gratuit et légal des morceaux. La publicité s'impose alors comme la contrepartie logique pour rémunérer les ayants droits. D'après les retours des quelques utilisateurs ayant pu accéder à cette première bêta, il semblerait toutefois que le système Qtrax impose d'importantes restrictions d'usage, à commencer par l'obligation d'écouter les titres téléchargés au sein du lecteur intégré à l'application, Songbird.
Qtrax tiendra-t-il ses promesses ?
En attendant que des publicités soient intégrées directement aux morceaux téléchargés via Qtrak, forcer l'utilisation du lecteur intégré à l'application permettrait au service d'en gérer la diffusion. Dans un premier temps réservé à Windows, Qtrax devrait profiter dès le mois de mars prochain d'une version Mac OS, promet la firme sur son site. Puis devraient venir l'export des morceaux vers un baladeur MP3, y compris les iPod d'Apple. Pour garantir la juste rémunération des ayants droits, Qtrax devra intégrer à ses morceaux un système de gestion des droits numériques (DRM) qui ne sera pas celui d'Apple, mais la firme assure que son système sera tout de même fonctionnel sur iPod.
Si l'intégration de publicités aux morceaux parait une contrepartie inévitable dès lors qu'on parle de téléchargement et non de simple diffusion en streaming, le consommateur adhèrera-t-il à ce modèle contraignant ?
Source : clubic.com